La Save : Une rivière pleine de vie...

Une rivière pleine de vie...C'est ainsi que l'on peut qualifier la Save...
Il est assez facile d'imaginer son importance il y a dix mille ans vers la fin du dernier âge Glaciaire...
Une époque durant laquelle, grossie par la fonte des glaciers pyrénéens, elle dessinait son lit à travers les sédiments accumulés par sa grande soeur la Garonne...
La puissance de ces eaux allaient inlassablement former l'actuelle vallée au sein de laquelle elle se prélasse sagement aujourd'hui...
Mais la Save généreuse voulut parfaire son oeuvre:
Chaque année , elle se réveillera au printemps et envahira les vertes prairies qui la bordent pour déposer un riche limon fertile...
Ces inondations régulières, plus ou moins intenses suivant les aléas climatiques seront semblables aux battements d'un coeur qui feront vivre sereinement toute cette vallée verdoyante au cours des âges...
Une course de radeaux sur la Save...
Cette douce quiétude sera troublée depuis quelques décénies par les habitants de la vallée qui voudront la dompter afin de pouvoir exploiter de plus en plus intensément les riches alluvions accumulés durant des millénaires...
On enserrera son lit entre de hautes digues...
Chaque été on prendra l'habitude de pomper son eau à outrance, parfois comme certaines années, jusqu'à son assèchement complet pour cultiver le maïs insasiable...
La Save assagie se rebellera tout de même à plusieurs reprises comme en 1875, en 1952 ou en 1977, comme pour prouver sa force...
Elle bondira par dessus les digues pour retrouver à nouveau ses chères vertes prairies, et y répandre ses eaux brunes chargées de limon...
Julien Duffaut (1901-1990) se souvenait...
"Les inondations de la Save... Mes parents me parlaient souvent de celles de Juin 1875 à Larra, qui durèrent 5 jours.
On vit une gerbière dériver sur l'eau du Trillat jusqu'à Saint-Séverin.
Il y avait dessus, un coq qui chantait...
Moi j'ai vécu celle de 1952.
J'étais à Grenade-sur-Garonne.
Je voyais tout le monde courir vers le pont de Save.
C'est que l'eau montait si vite, qu'il fallait courir pour pouvoir aller vers Larra.
Trop tard, la route de Launac était couverte d'eau. Celle d'Aucamville également.
Un gars venant d'Aucamville en voiture est allé au fossé. Comment faire pour rentrer ? Alors on a tenté de passer avec la camionnette du laitier.
Avant d'arriver à la côte, la route descendait.
L'eau arriva jusqu'au marchepied, puis le pot d'échappement fut sous l'eau et le moteur s'arrêta.
On a pu dévisser le pot du moteur et repartir.
Heureusement, car les autres ont dû attendre le lendemain pour pouvoir quitter Grenade-sur-Garonne.
Le canal, la Garonne, la Save : je n'avais jamais vu tant d'eau de ma vie !"
Liliane Vergnes se souvient:
"La dernière grande inondation de la Save eut lieu le 9 juillet 1977... C'était la fête au village...
L'eau monta tellement que toute la basse vallée était immergée...Tous les accès vers Grenade et Toulouse étaint coupés, et Larra se trouvait complètement isolé...
L'eau était arrivée jusqu'à la maison de Saint-Séverin qui fut inondée...
Par contre les maisons de Palahou, Esprécatory et Roquefort, bien qu'entourées d'eau ne furent pas inondées... Le Village fort heureusement perché sur le plateau fut également épargné...
Après trois jours, l'eau commença enfin à se retirer..."
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